PARC ♦ OUVERT ♦

Le vent soufflant sur mes cheveux, j'observai les arbres bougés vivement au rythme des pulsations venteuses. Le ciel était d'une belle couleur bleuté, les nuages bougeaient formant des formes, se déformant, ils étaient en quasi-mouvement perpétuel. Le souffle de la brise était d'une douceur agréable. Un soupir, et je fermai mes yeux, profitant de l'éclat des rayons du soleil qui caressait délicatement ma peau tel le touché d'une plume de colombe. Mes yeux vaquèrent sur les chevaux jouant dans leur paddock, galopant, hennissant comme des poulains n'ayant que quelques mois.

Deux mains se posèrent sur mes épaule commençant de doux petits cercles, massant mes cervicales endolories. Mes coudes étaient posés sur la rambarde du balcon de la maison. Mon coeur était; pour une fois; léger, aérien. C'était une journée dès plus agréable, dès plus paisible. Je me sentais parfaitement dans mon élément. J'étais enfin à ma place, plus rien ne se mettra entre moi et la vie. C'était de l'histoire ancienne. Je me calai contre le torse de Kameron qui se trouvait juste derrière moi. J'étais bien dans ses bras, sur ce balcon. Je profitai enfin de la vie qui m'avait été offerte. Je quittai la vu qui était devant, me laissant entraîner par mon petit-ami qui avait décidé de sortir au parc du coin.

Il se situait au centre de la ville et était pourvu d'une incroyable verdure. Garés sur le parking, nous sortîmes tous les deux, les doigts entrelacés, main dans la main. Je touchais mentalement les fleurs qui poussaient le long des chemins pavés du parc. Des bancs étaient vaguement posés ici et là, des personnes s'asseyant dessus pour lire le journal du jour, pour contempler la beauté de la nature. Bon nombre d'amoureux passaient par ce parc.

C'était un endroit magique, coupé de la ville, coupé du monde. Ici, on pouvait se ressourcer, reprendre contenance, parcourir les cieux de nos yeux fantastiques, de notre imagination débordante. On pourrait croire que dans ces arbres se cachaient des fées, des elfes des bois, des licornes blanches, des pégases voletant là autour de la fontaine composée de statut de dieux et déesses gréco-romaines. C'était un lieu empli de magie. J'y étais bien. Je m'assis au bord de la fontaine crachotant de l'eau à intervalles réguliers. Deux garçons étaient ensemble d'un coté, de l'autre, je pouvais apercevoir un couple et leur enfant. Kameron se posa à mes côtés et me prit par les épaules, je posai ma tête sur la sienne.

─ Tu te sens mieux maintenant ?

─ Oui, merci Kam'.

─ De rien, dit-il en haussant les épaules comme si cet acte n'était rien.

Mais je ne pouvais nier que pour lui, ce petit geste signifiait un million de promesses d'amour et surtout, je savais qu'il serait toujours là à mes côtés. Il ne me laisserait jamais.

Juste après m'être assise tranquillement dans les bras de mon amants, je sentis des vifs gouttes d'eau venir frôler ma peau. Putain, qui est le con qui avait osé faire ça. Je suppose qu'il n'avait plus envie de vivre.
Non, mais franchement, qui jouerait à des jeux aussi débiles comme celui d'arroser les autres ? Il venait tout juste de gâcher ma journée. Elle avait drôlement bien commencer. J'étais assez calme de nature car je passais beaucoup de mon temps à observer les autres sans bouger. J'essayais de comprendre comment ils fonctionnaient, quelles étaient leurs mimiques, leurs façons de se mouvoir. Tous ces détails étaient importants pour bien cerner la personne qui vous faisait face. Et j'excellais à ce petit jeu depuis ma tendre enfance.

Mais la chose que je supportais le moins était de finir éclabousser assise sur cette fontaine. Celui qui avait fait ça, allait surement me le payer. J'essuyai rageusement les gouttes d'eau qui parsemaient ma peau et pris le temps d'éponger mon écharpe qui s'était cassé la figure dans l'eau gelé de la fontaine. Ce moment de pur magie venait d'être compromis par je ne savais qui et cela ne me plaisait pas. Pour une fois que j'étais aller faire quelque chose dans une zénitude complète. Il avait fallu que d'une action pour me mettre en rogne. Contrairement à moi, Kameron se fichait complètement de finir éclabousser. Je voulus me relever, mais il m'empoigna le bras, m'obligeant à rester assise. Il était beaucoup moins impulsif que moi et heureusement qu'il était là, sinon je serais déjà aller voir le débile qui avait osé.

─ Je vais aller lui toucher deux mots à celui qui a fait ça, grognai-je à moi-même.

Kameron soupira.

─ Ca sert à rien Gaïa. Ne bouge pas ton jolie fessier de ce rebord.

M'intimant de garder ma place, je grommelai des paroles inaudibles.