|28.05| Le Puits d'Or — Ustinya's Life

Le printemps soufflait ses dernières bougies, dans moins d’un mois, l’été ouvrirait ses portes. Une belle saison qui signifiait l’eau, le sable, un doux vent dans les cheveux, le sel de l’eau sur la peau, et une bonne tasse aussi. Mais passons, ma mère m’avait réveillé aux aurores alors que la veille, nous avions fêté l’anniversaire de mon père. Entre la musique, la danse, et l’alcool, difficile de se lever ce matin. C’est dans ces moments que je me dis qu’avoir accepté le cours du matin était une très mauvaise idée. J’aurais dû m’incruster dans celui de onze heures et demi pour être sûre d’avoir du sommeil. Réparateur, soit-il ou pas.

Repoussant les couvertures, je décidais de me lever. Petit déjeuner englouti, suivi de la séance habillage et coiffage de ma tignasse rousse, j’étais prête à affronter la journée. Aujourd’hui, le ciel était bleu et il devait faire aux alentours de vingt-et-un degré. Les chevaux nourris, pensé, scellé, nous nous retrouvons tous ensemble. Mon groupe est composé de Charlie Heller, la plus jeune cavalière âgée de 15 ans, Ezékiel Horden, très beau garçon dont le caractère laisse franchement à désirer et Amanda Kervadec, très impulsive comme fille néanmoins très douce au fond. Notre groupe sort régulièrement en compétition et est très soudé. On s’entend tous parfaitement bien tous les quatre.

Après être monté à cheval, nous attendons notre monitrice qui n’était autre que ma mère. Elle savait se faire attendre, toujours la même chose avec elle. Pour passer le temps, nous discutons de tout et n’importe quoi. Ezékiel quant à lui préfère faire marcher sa jument Ottawa tout en regardant ailleurs. Ma mère enfin arrivée, la séance débute.

Aujourd’hui, c’était travail du galop. C’était surtout pour Ottawa qui, malgré un cavalier expérimenté, a du mal à partir au galop sur le pied gauche. Mademoiselle étant droitière, difficile de partir sur l’autre pied. Valéo, un étalon BWP de sept ans arrivé il y a un an aux écuries, est un cheval que j’ai en demi-pension ici puisqu’il appartient toujours au club. Je suis la propriétaire de Phoenix, un jeune kabardin de dix-huit mois tout juste qui profite toujours de sa jeunesse au paddock entre différentes séances de travail à pied et de longe. Futur cheval de TREC et d’endurance comme son papa Gashyr.

Venu mon tour, Valéo, comprenant ce qui allait se passer, commence à tirer comme il a tendance à le faire, surtout lors des galops. Un vrai chenapan. Il chauffe assez rapidement quand l’énergie est forte. Même en soufflant, impossible de le faire redescendre tant qu’il n’a pas fait son tour, même lui demander de descendre la nuque est impossible, il se défend beaucoup trop. Alors au lieu de forcer, je le laisse galoper un voir deux tours sur la grande carrière avant de le reprendre et de rassembler le galop. Cette fois-ci est la bonne, il se calme et abaisse sa nuque tout seul.

A la fin de la séance, les chevaux n’étant pas repris pour la suite, nous les laissons dans les deux grands prés avoisinant l’écurie principale. Ottawa seule de son côté étant la seule jument pour l’instant, et tous les garçons de l’autre côté avec Phoenix pour qu’il puisse se sociabiliser avec les autres.